samedi 28 décembre 2013

Le relief de Palol


Les principaux sommets de Palol

Afin de rendre plus concret l'ancien territoire de Palol, pour ceux qui connaissent bien Céret et ses environs, il m'a semblé intéressant de résumer brièvement les principaux points notables du relief de Palol, à l'exception des cours d'eau dont je m'occuperais plus tard. En partant du mas de Palol, nous rencontrons successivement plusieurs niveaux de relief qui trouvent leur point culminant au Pic des Salines, situé à la frontière du territoire de Céret avec l'Espagne mais hors des limites de Palol. Les orthographes sont celles utilisées par la carte IGN.
Histoire de Palol
Carte IGN

On trouve du nord vers le sud, sur la commune de Palol, le Puig d'en Galí (725 mètres) à l'ouest et le Puig de Miralles (725 mètres) à l'est, puis dans le prolongement de ce dernier le Pic del Bolaric (1031 mètres).  Entre le Puig de Miralles et le Pic del Bolaric se trouve le Coll de Miralles (710 mètres) par où passe la route en provenance du Coll de Fontfreda (sur le territoire de Céret) et en direction de l'ancienne commune de La Selva (aujourd'hui un simple hameau).
Histoire de Palol
Bolaric (à gauche) et Miralles (à droite) vus depuis La Selva

Voyons ce que nous dit Lluís Basseda sur l'origine de ces noms.


Histoire de Palol
Borne géodésique
Le Puig d'en Galí
Comme le laisse aisément deviner le en que l'on retrouve devant un nom masculin de personne en catalan, ce sommet se trouvait tout simplement à l'origine sur le domaine d'un dénommé Galí. Ce nom de famille est encore relativement répandu dans le département, bien que souvent francisé en Galy.

Le Puig de Miralles
Miralles, du latin populaire miracula et synonyme de l'espagnol mirador, rappelle sans doute la présence jadis d'une tour ou d'un poste de guet en cet endroit. Cela s'explique aisément pour qui est déjà monté au sommet du Pic de Miralles, très facilement accessible depuis le col du même nom et offrant une vue imprenable sur toute la vallée. On y trouve aujourd'hui une borne géodésique (n° 6604905) portant l'inscription 1960. On trouve également une ancienne borne au col du même nom sur laquelle on peut encore lire Col Miraille.
Histoire de Palol
Borne du Coll de Miralles

Le Pic del Bolaric
Deux étymologies sont possibles. Le roman bol ou bola, signifiant ravin, pourrait être à l'origine du nom. Accolé au nom de personne, d'origine germanique, Euric (connu par ailleurs), cela donnerait le ravin d'Euric. Dans la deuxième hypothèse, les termes germaniques boll ou bolla (ami) et rik (roi) donnent l'ami du roi

Ainsi que nous l'avons vu précédemment, le Bolaric est le point culminant de l'ancienne commune de Palol et constituait jadis un tripoint entre les frontières de Céret, Palol et La Selva. Le Coll de Miralles, quant à lui, se trouvait bien entièrement sur la commune de Palol, la limite avec La Selva se trouvant plus loin, après le Mas del Prat Lloser.



Sources :
Carte IGN Céret 2449 OT
Lluís Basseda, Toponymie historique de Catalunya Nord, t.1, Prades, Revista Terra Nostra, 1990, 796 p.
Photos : Fabricio Cardenas [cc-by-sa]


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lundi 9 décembre 2013

Palol sur la carte de Nicolas de Fer (1706)


Les environs de Céret sur la carte de la province du Roussillon

Nicolas de Fer (vers 1647-1720) est un éditeur et géographe actif durant le règne de Louis XIV. S'étant spécialisé dans les documents suivant l'actualité politique de son temps, il édite notamment plusieurs cartes détaillant les nouveaux territoires conquis par son roi. Parmi ceux-ci se trouve la province du Roussillon, française depuis le traité des Pyrénées de 1659. Nous avons donc la chance de disposer d'une carte datée de 1706 éditée par Nicolas de Fer concernant notre région. Le titre exact en est : Le Roussillon, subdivisé en Cerdagne, Capsir, Conflans, Vals de Carol et de Spir ou se trouve encore le Lampourdan, faisant partie de la Catalogne. Cette carte mentionne de très nombreux lieux et même de petits cours d'eau, c'est donc une source très riche sur la toponymie de l'époque. Toutefois, il semble évident que Nicolas de Fer n'a pas visité lui-même l'ensemble des lieux mentionnés et certaines graphies semblent être le résultat d'interprétation d'écriture face aux documents que notre géographe a dû utiliser pour la création de sa carte. Il semble ne pas y avoir de règle pour les orthographes choisies, certains noms suivant une graphie catalane, d'autres une graphie clairement francisée. Enfin, il s'agit bien d'une carte de la province du Roussillon, telle qu'elle a existé de 1659 à 1790, excluant donc de fait le Fenouillède, situé en Languedoc, bien qu'une partie significative apparaisse sur la carte.
Histoire de Palol
La carte du Roussillon de Nicolas de Fer
Concernant le Vallespir, celui-ci apparaît orthographié Val de Spir dans le titre et Vall de Spir sur la carte elle-même. Le Vallespir est à l'époque une sous-viguerie de la viguerie du Roussillon, elle-même partie de la province du même nom avec les vigueries de Conflent et de Cerdagne. Son territoire s'étend depuis le Campmagre (Pla de Campmagre) et le Pla Guillen (Pla Guillem), puis sur toute la vallée du Tech, jusqu'à la côte, de Teso Daval (aujourd'hui Taxo d'Avall) et Teso d'Amont (Taxo d'Amont) jusqu'au cap de Cervera (cap de Cerbère). On remarque que Saint Jean de Pages (Saint-Jean-Pla-de-Corts) ne fait clairement pas partie du Vallespir sur cette carte. Aujourd'hui le panneau "Vallespir" en bord de route se trouve entre Le Boulou et Saint-Jean, l'incluant de fait.

Mais voyons maintenant le sujet qui nous préoccupe ici : Palol et ses environs. Céret et les lieux de peuplement limitrophes de l'époque sont tous mentionnés. Juste à l'ouest de Ceret on trouve Rives (Reynès), au nord La Vilar (El Vilar), Saint Ferriol (ermitage Saint-Ferréol) et Saint Jean de Pages (Saint-Jean-Pla-de-Corts). Au sud-ouest, on trouve mentionné , étrangement, le coll del Fach (coll del Faig), petit col naturel situé du côté espagnol et dirigé vers Saint-Laurent-de-Cerdans mais par lequel aucune route ne passe (en tout cas aujourd'hui).
Histoire de Palol
Les environs de Céret
Immédiatement à l'est de Céret, on trouve Convent de Capuc., le couvent des Capucins encore situé à l'extérieur de la ville mais aujourd'hui en bordure de la zone urbanisée. Et immédiatement en biais au-dessous on trouve mentionné... Pallau ! Il s'agit évidemment de l'emplacement actuel du mas Palol et ce Pallau ne saurait être confondu avec l'actuel quartier du Palau situé au nord de Céret. Cette graphie est-elle une erreur ou la simple preuve que les formes des noms varient en permanence à travers les époques ? Je ne me prononcerais pas, bien que la deuxième option paraisse probable. 

Continuons en regardant vers le sud. On trouve les anciennes communes de La Selve et de Las Illas, avec un peu plus à l'est celle de Renogués (Riunoguès). On voit également un mystérieux coll de Tiles, qui pourrait correspondre au col des Salines, puisqu'il semble mener à Notre-Dame des Salines sur le versant espagnol. Le Pla Pastera (Pla de la Pastera) et le coll de Portelles (coll de Portells) sont, eux, facilement identifiables. Il n'y a pas non plus de nos jours de route vers le versant espagnol à ce dernier col, mais il est par contre situé sur le chemin entre Las Illas et Riunoguès sans passer par Maureillas. Cette dernière localité est orthographiée Montellas, graphie qui résulte à mon avis d'une erreur de lecture de la part de notre géographe : de aur à ont, il n'y a qu'un pas et l'on trouve d'autres erreurs similaires ailleurs sur la carte.

Source de la carte : Gallica


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